Affaire du crash de Tuninter : une justice deux poids, deux mesures

Le tribunal italien de Palerme a prononcé lundi 23 mars 2009 son verdict dans l’affaire du crash de l’ATR de la compagnie aérienne tunisienne Tuninter.
Le verdict de la justice italienne a été très sévère et représente une véritable première ! Jamais, par le passé, les responsables administratifs d’une compagnie aérienne n’ont été condamnés à des peines de prison ferme. En prononçant des condamnations allant jusqu’à dix ans de prison, la justice italienne inflige aux responsables tunisiens des peines comme s’ils étaient de véritables chauffards éméchés sur la route. Et encore, on s’interroge si les ivrognes italiens du volant écopent de peines aussi lourdes !

C’est un sentiment d’injustice profond qu’on ressent après le prononcé du verdict du tribunal de Palerme relatif à l’affaire du crash de l’ATR 72 de Tuninter.
Suite à une erreur de jauge de carburant, l’avion s’est abîmé au large de la Sicile en août 2005 et le crash a engendré 16 morts et 23 blessés.
Dans cette affaire, le constructeur italo-français ATR a reconnu ses parts de responsabilité et les Tunisiens aussi. En toute logique, et si l’on suit les dizaines (voire centaines) de crashes similaires, l’affaire aurait dû se solder par une indemnisation des victimes.
Seulement voilà, le procureur italien ne voyait pas les choses ainsi. Considérant les responsables de Tuninter comme des criminels, il a requis des peines de 8 à 12 ans de prison.
Et le tribunal, en première instance, l’a suivi. En attendant l’appel que les avocats vont déjà engager, si ce n’est déjà fait. C'est tout simplement scandaleux, notamment pour une entreprise nationale et son dirigeant qui représente l'Etat tunisien.

Ainsi, le pilote et le copilote ont été condamnés, en première instance, à 10 ans de prison. Une condamnation fortement étrange puisque ce pilote et ce copilote ont été considérés comme des héros, au lendemain du crash, après avoir réussi à sauver des vies humaines, malgré la violence de l’accident.
Le directeur général de Tuninter et le directeur technique ont été condamnés pour leur part à 9 ans de prison chacun. Une véritable première !
Deux responsables techniques se sont vus infliger huit ans de prison, tandis que deux techniciens ont été acquittés.

Des peines sans commune mesure avec les jugements prononcés dans ce genre d’affaires par les tribunaux internationaux, qu’ils soient européens, américains ou africains. On parle, en effet, de prison ferme et non de prison avec sursis.
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je vois que ça vous dit rien
bon c pas grave voilà des nvlles qd même :

L’Association internationale des pilotes de ligne a dénoncé, mercredi 25 mars, les lourdes peines de prison auxquelles ont été condamnés le pilote et le copilote de Tuninter.

«Une fois de plus, l'obligation d'imputer les fautes l’emporte sur la nécessité encore plus impérieuse d'améliorer la sécurité du transport aérien», a déclaré un communiqué publié par la Fédération internationale des associations des pilotes de ligne basée à Londres publié notamment par l'International Herald Tribune et African Manager dont nous reprenons ici la traduction.

La fédération rappelle que l'équipage a réagi à la perte de puissance en appliquant les procédures en vigueur effectuant avec succès un amerrissage forcé. En vertu des règles internationales régissant les enquêtes sur les accidents d’avions, de telles circonstances ne doivent pas donner lieu à des poursuites pénales.

L'Italie a été critiquée dans le passé pour sa position sur les poursuites engagées en matière d’accidents d’avions "et ce cas est un autre exemple de cette politique", a déclaré Gideon Ewers, porte-parole de la fédération.
La fédération des pilotes de ligne « exhorte le gouvernement italien à agir sans délai en vue de modifier les lois en vigueur qui continuent d'avoir un effet néfaste sur la sécurité aérienne et, ce faisant, améliorer la sécurité des passagers », a-t-il ajouté.

Le Temps- Dans une interview exclusive paraissant, aujourd’hui, sur les colonnes de notre consœur « Al Ousbouï », Samir El Gharbi, commandant de bord de l’ATR 72, appartenant à Tuninter (actuelle Sevenair), filiale de Tunisair, raconte avec menus détails ce cauchemardesque amerrissage de cette journée d’août 2005. En voici quelques extraits.

"Je suis victime d’une série d’erreurs dont je n’assume guère de responsabilité. C’est l’ATR qui assume la plus grosse part de responsabilité dans ce drame. Même la personne qui a placé la jauge assume une part infime si l’on veut parler de faute humaine.

Sachez que l’amerrissage que j’ai effectué est parmi les plus réussis dans l’histoire des accidents aériens et il comporte le plus faible pourcentage de victimes. La mer était très agitée (Force 4) et avec la coupure du courant, je ne disposais pas d’instruments d’évaluation sans oublier que les ailerons qui amortissent la vitesse ne fonctionnent plus faute d’énergie hydraulique.

Contrairement à ce qu’on raconte, je ne me suis pas mis à lire le Coran mais à invoquer la miséricorde de Dieu. Il était, par ailleurs, impossible de regagner l’aéroport de Palerme, donc l’amerrissage devenait inévitable. Et en plus, le contrôleur aérien (à la Tour de contrôle) ne parlait pas anglais. Mon co-pilote qui parle italien essaya de communiquer avec lui, mais la Tour de contrôle ne comprenait pas. Elle nous bombardait de questions syncopées et inaudibles. Un avion qui passait dans les parages, intervint pour traduire nos propos.

Sachez, néanmoins, que jusqu’à l’amerrissage la jauge indiquait 1800 kilos de kérosène alors qu’en réalité, nous étions en panne sèche".

blackleg a écrit:hethi el 7keya elli sar fèha amerrissage ?!

chedli a écrit:par là la video complète